Au moulinage, on chante beaucoup. C’est même un peu comme ça qu’on s’est rencontré.e.s, les premiers temps, avant d’entrer dans l’usine. La guitare tournait, passait de mains en mains, et chacun.e avec sa verve, sa spontanéité et sa timidité dépassée prenait la parole, pour chanter, en solo ou en choeur. Et souvent en improvisant. Car l’improvisation collective, vocale ou instrumentale, on s’est vite rendu compte que c’est un peu comme une métaphore de la vie en collectif : tantôt on prend la parole, tantôt on soutient la parole d’un·e autre, l’essentiel étant de s’écouter et d’accepter de se nourrir des proposition des un·es et des autres, le tout créant un équilibre à la fois précaire et solide qui donne au collectif son identité unique… Ah c’est beau, le collectif, c’est beau de chanter ensemble, Ah ! Ah ! Ah ! On s’extasie, et on s’échauffe avant de pousser la chansonnette sur le chantier…