Collectif : du latin Collectivus, rassemblé, nom masculin : ensemble de personnes participant d’une manière concertée à une entreprise quelconque (dictionnaire Larousse, 2022).
Loin d’être quelconque, l’entreprise de re-création du Moulinage de Chirols s’est d’abord et avant tout fondée sur la rencontre d’individus. Des individus qui ne se connaissaient pas forcément les un·es les autres, étaient ou n’étaient pas installé·es en Ardèche, exerçaient des activités fort différentes mais avaient des atomes sacrément crochus, des envies convergentes et des rêves en commun.
Comme l’histoire commence à dater un peu, reprenons par le début.
En 2014, un architecte et un paysagiste, un pied en Ardèche, l’autre à Paris ou à Nice, s’aiment d’amitié tendre et découvrent le site de Pont de Veyrières et la friche industrielle du Moulinage de Chirols. Des étoiles dans les yeux, ils se disent que ça ferait un beau lieu pour implanter un centre de formation à l’architecture participative et écologique en ruralité.
En 2015, Juliette et Guy, artistes et résidant aux alentours de Vals-les-Bains depuis une dizaine d’années, se mettent à rêver à un lieu de création artistique et d’effervescence scénique.
En septembre de la même année : Brieuc, jeune élu de sa commune de la Souche, organise avec son association une “bourse aux lieux”. L’objectif est de rassembler des gens qui ont des lieux vides à proposer et des porteur·ses de projets qui ont des idées pour les faire vivre. Stéphane, le nouveau maire de Chirols, y est présent et expose sa volonté de mettre à disposition deux étages inoccupés d’une aile du Moulinage de Chirols, appartenant à la mairie, et qui se trouvent au-dessus de l’écomusée. Sans se (re)connaitre, l’archi Antoine, le paysagiste Sylvain, les artistes Juliette et Guy et d’autres personnes mues par le même intérêt sont présent·es dans la salle. Iels ne le savent pas encore mais le moment est fondateur.
La proposition du maire de Chirols n’aboutira finalement pas mais elle lance la structuration d’un premier groupe et ouvre les portes d’une envie beaucoup plus grande : investir la friche industrielle du Moulinage de Chirols.
Juliette appelle Antoine, qui passe une soirée avec Guy, qui discute avec Sylvain, qui en parle à d’autres et… tout ce mouvement commence à jeter les bases d’un projet.
En février 2016, ces olibrius rencontrent Etienne Plantevin, le propriétaire du Moulinage et obtiennent l’autorisation de faire des visites du bâtiment et des relevés d’archi. Le rêve commence à s’ancrer très fortement dans le lieu. La perspective de le racheter émerge. Ça parait follement ambitieux mais faisable.
Six mois plus tard a lieu une réunion d’information chez Juliette et Guy, lors de laquelle pas mal de gens se fédèrent autour du projet, suivie par une réunion publique au Café français à Aubenas, qui est un énorme succès. Le noyau dur du collectif et le projet séduisent et agrègent, c’est vraiment parti pour qu’un collectif se monte, se structure et se mette au travail.