Structuration : nom féminin, action de doter d’une structure ou fait de l’acquérir ; fait d’être structuré.
C’est exactement ce qui se passe. En 2016, l’association l’Oeuvrière est créée afin de porter ce projet et de fédérer de façon structurée celles et ceux qui le rallient. Un collectif, ça travaille de manière concertée et la première des expériences humaines est l’écoute, soutenue par l’établissement de règles communes et d’un profond respect de la parole exprimée par chacun·e.
Un collectif, ça se fédère autour de valeurs communes.
Le bouche à oreille, les connexions, les curiosités, les installations sur le territoire, tout cela contribue à un effet “boule de neige”.
De nouvelles personnes intègrent ce groupe humain dont l’aspiration est bien claire maintenant : devenir le collectif du Moulinage de Chirols, racheter l’ancienne usine et y créer un pôle d’expérimentations artistiques, sociales et écologiques.
En 2017, une réunion est organisée avec les artisans présents dans certains locaux du Moulinage, bénéficiant de baux précaires. C’est la rencontre avec Frédéric, menuisier, qui dit qu’il en sera.
Au printemps de la même année : la “vague marseillaise” déferle sur le collectif et apporte son lot de nouvelles personnes qui délocalisent leur vie pour venir s’installer à proximité de Chirols et intégrer le projet.
En 2018, les choses deviennent très sérieuses. Gaëlle est embauchée par l’association pour apporter son expertise au montage de projet et à la recherche de subventions. La coopérative est créée.
Et enfin, en mai 2019, la coopérative rachète le bâtiment. C’est vraiment parti pour investir les lieux. Le collectif du Moulinage de Chirols passe de la projection au concret et se lance dans des années de chantier.
Il y a celles et ceux qui décident d’habiter tout de suite sur place, celles et ceux qui préfèrent “juste” implanter leur activité professionnelle au sein du Moulinage, celles et ceux qui se séparent, d’amour ou d’amitié et qui quittent le projet, celles et ceux qui restent, celles et ceux qui partent, celles et ceux qui arrivent, passent juste faire un tour ou se projettent à plus long terme, celles et ceux qui étaient parti·es mais qui reviennent avec d’autres envies, celles et ceux qui gravitent autour… Et chacun·e apporte sa pierre à l’édifice.
Il y a là la vie, un groupe d’humain·es à la barre, c’est changeant, c’est mouvant, ça a donc une histoire. Ça a une géométrie variable, une colonne vertébrale solide et souple dont les vertèbres s’appelleraient “éthique”, “écoute”, “commissions de travail”, “réunions plénières”, “semaines de chantier participatif”…
Ça passe par des périodes ou le chantier prend toute la place et d’autres ou le projet culturel passe au premier plan, ça passe par des changements plans, des adaptations aux situations.
Ça continue d’attirer de nouvelles forces vives : des coopérateurs ou coopératrices, des oeuvriers et des oeuvrières, des porteurs et porteuses d’activité, des soutiens financiers, logistiques, intellectuels, artistiques…
Ça a mille bras et une infinie connexion de neurones qui travaillent sur tous les fronts.
Ça a beaucoup de force.
C’est un collectif.