Les défis


Faire un projet écologique quand on part de zéro, c’est assez simple, par le choix des matériaux, des méthodes, du terrain, de son accessibilité à l’eau, aux énergies renouvelables, etc. Faire un projet écologique quand on part d’un bâtiment préexistant, c’est un autre défi. Surtout quand on a peu d’argent.

Évidemment la visée écologique, on l’a, et depuis le début. Mais on navigue constamment entre différents paramètres : écologie et financements, choix d’un matériau biosourcé transporté ou faire avec un matériau non biosourcé mais déjà présent sur place, évacuation des nombreux déchets du bâtiment (démontage d’anciens systèmes d’humidification de l’usine de soie, faux plafonds et isolants en laine de verre, gravats divers…) et transports réguliers en camions vers la déchetterie ou le ferrailleur. Alors on s’arrange comme on peut et on fait avec notre matériau écologique le plus profond : notre bon sens individuel et collectif, teinté de notre créativité toujours en éveil.


Trier tous ces déchets de nos prédécesseurs, ça demande du temps, et on y aura passé quelques années avant de se mettre à construire. Ce projet dans son ensemble demande de la patience. Et desserrer la prise sur son rapport au temps, ça aussi c’est un beau défi.


Globalement, on fait face à plein de défis collectifs bien sûr, mais individuels aussi. Sans être pour autant un projet axé “développement personnel”, on observe tous.tes à quel point ce projet nous fait évoluer, bouger hors de nos idées reçues, en élargissant les frontières de nos zones de confort. On apprend tellement dans ce projet, dans des domaines variés, y compris sur soi-même. On apprend à être attentif.ve à soi aussi, à écouter son propre rythme, en se rendant compte que si l’on commence parfois à reprocher à certain.e.s de ne pas en faire assez, c’est peut-être juste qu’on est soi-même en train d’en faire trop par rapport à ses propres limites. Et apprendre à écouter ça, et à l’accepter, et ben c’est un sacré défi.